Affections de longue durée : quels sont les aménagements possibles au travail ?
Près de 10 millions de français souffrent d’affections de longue durée (ALD).
On parle d’ALD pour les maladies qui nécessitent un traitement ou des soins d’une durée de plus de six mois consécutifs. Il existe deux types d’ALD : les exonérantes, prises en charge à 100%, et les non-exonérantes.
Les ALD exonérantes regroupent 30 groupes de pathologies variées – d’où leur nom d’ALD30 -, les plus fréquentes étant les tumeurs malignes, les diabètes de type 1 et 2, les affections psychiatriques. Il peut également s’agir d’insuffisance cardiaque, de maladie d’Alzheimer ou de Parkinson, d’accident vasculaire cérébral invalidant, d’épilepsie grave, ou de déficit immunitaire de type VIH.
Les ALD ne sont pas assimilées à des maladies professionnelles ou des accidents du travail. Pour autant, le code du travail prévoit un certain nombre d’aménagements pour les salariés qui souffrent de ces affections.
Ainsi, l’article L1226-5 du code du travail précise que tout salarié atteint d’une telle maladie bénéficie d’autorisations d’absence pour suivre les traitements médicaux rendus nécessaires par son état de santé.
L’article L6315-1 prévoit par ailleurs qu’un entretien professionnel doit être systématiquement proposé au salarié qui reprend son activité à l’issue d’un arrêt longue maladie consécutif à une ALD.
- Une affection de longue durée ne signifie pas automatiquement invalidité.
Le plus souvent, l’ALD provoque une invalidité, mais ce n’est pas automatique. Et il doit être rappelé que l’invalidité n’entraîne pas la rupture automatique du contrat de travail.
Ainsi, malgré une incapacité permanente partielle (IPP) provoquée par une affection de longue durée, le salarié peut continuer de travailler.
- Une affection de longue durée n’implique pas non plus une rupture du contrat de travail.
La rupture du contrat de travail ne peut en effet intervenir que dans deux hypothèses:
– lorsque l’affection de longue durée provoque une inaptitude au travail, constatée par le médecin du travail et qu’aucun reclassement du salarié n’est possible;
– lorsque l’absence du salariée, répétée ou prolongée, perturbant l’activité de l’entreprise et nécessitant son remplacement définitif.
Si le salarié est licencié alors qu’il ne se trouve pas dans l’une ou l’autre de ces hypothèses, son licenciement est alors considéré comme discriminatoire car uniquement motivé par son état de santé.
- Les salariés doivent-ils prévenir leur employeur qu’ils souffrent d’une ALD ?
Rien ne les y oblige.
Bien que le salarié ait à l’égard de son employeur une obligation de loyauté, rien ne l’oblige à faire état d’une information relative à sa vie privée.
Il a par exemple été jugé qu’un salarié reconnu travailleur handicapé par la COTOREP, ne commet aucune faute en n’informant pas l’employeur de son handicap,les informations relatives à son état de santé ne pouvant être confiées qu’au médecin du travail, lui-même tenu au secret médical à l’égard de l’employeur (Cass. soc. 18 septembre 2013 n°12-17159).
Il s’agit là de protéger le droit au respect de la vie privée.
Il a ainsi été rappelé dans une réponse ministérielle que la décision de porter à la connaissance de l’employeur ou du médecin du travail sa condition de bénéficiaire de la qualité de travailleur handicapé résulte d’une démarche personnelle et volontaire de l’intéressé. En vertu de l’article 9 du code civil, chacun a en effet droit à la protection de sa vie privée (Rép.min. n°11415, JO Sénat du 17/12/2009).
Lire également l’interview de Maître Lailler dans la revue Le Particulier de février 2018 : « Affection de longue durée, l’intérêt de se déclarer
Cet article a été rédigé par Maître Nathalie Lailler, avocate spécialiste en droit du travail, de la sécurité sociale et de la protection sociale.
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Je suis en ald npour 1 cancer du sein
depuis mars 2023. Je suis sur la fin de mon traitement. Tout est positif. Je suis auxiliaire de vie à domicile depuis 17 ans. J’aimerai bcp reprendre mon travail mais je peux pas être à 100%. Est ce que je peux commencer à retravailler doucement en effet tuant les ta hes qui ne m’oblige pas à me servir de mon bras droit. Je ne pourrai pas faire de suite des toilette mais je peux faire de laccompagnemt , garde de nuit, gestion des papiers, pas de transfert mais in y a plein de tâches que je peux faire. Jr pourrais pas reprendre à temps plein de suite. Ms ça me manque, je vais tomber en dépression si je retrouve pas mon travail. J’aimerai commencer par quelques heures par semaine week et Jr fériés mais tout en gardant mon rsa. Et j’aurai droit à la prime d’activité ? Je veux retrouver aussi 1 salaire plus élevé car le rsa me permet à peine de survi re.
Cordialement
Merci pour votre attention
avez-vous envisagé une reprise en temps partiel thérapeutique ?
Bonjour j’ai était opération cancer du rectum combien temps mon arrêt maladie
Bonjour, je suis en ALD depuis juillet 2018, pour dépression. À ce jour mon médecin et moi-même pensons que je peut reprendre une activité à temps partiel ou quelques heures par mois, par le biais d’un agence de travail temporaire. Ai-je le droit ?
Si oui combien d’heures pour ne pas perdre mes indemnités journalières ? Dois-je informer un organisme ?
Merci beaucoup pour votre aide.
Bien Cordialement,
Bonsoir, reconnue en accident du travail depuis mai 2022, je viens de recevoir, après rdv téléphonique avec le service médical cpam, un courrier du médecin conseil qui me précise que je suis en ALD. Je croyais qu accident du travail ‘ était pas compatible avec ALD alors comment est ce possible ? Et qu est qui va prévaloir sur les droits par rapport à mon employeur concernant par exemple le droit aux congés payes( en accident du travail congés continuent d’être comptabilisés et en ALD pas de congés comptés..)? A vous lire.. merci.
Je suis en ALD 30 ET Cmi invalidité permanente j ai 63 ans et 6 mois suis employé territorial me manque 4 trimestres pour la retraite puis-je partir avant sabs décote et si hé m arrête seront ils comptés les trimestres
Bonjour,
Les bénéficiaires d’une ALD 31 (hors liste mais exonérantes) peuvent-ils bénéficier des mêmes droits ?
Bonjour,
Juste une question … je suis surveillée depuis fin 2017 pour une gammapathie
monoclonale type Ig G, kappa stable MGUS…
Etant depuis Octobre 2019 à la retraite, je continue à travailler comme caissière, mais
uniquement les samedis (soit 10 heures par semaine)
Je prends les transports en commun pour me rendre au travail, et j’ai 63 ans.
Pensez vous que je peux travailler sans risques rapport au covid 19 ?
Vraiment un grand merci si vous pouvez m’apporter une réponse, car je ne sais plus quoi faire et si oui ou non je peux reprendre le travail.
Bon courage à vous et restez prudents aussi.
Bien cordialement J. Vaissié
Bonjour,
Etant électrosensible et une gammapathie monoclonale IgG lambda stable surveillée tous les 6 mois, le médecin vient de demander une ALD et la SS a accepté.
Aussi ce serait pour savoir si un aménagement de poste peut être demandé pour s’éloigner d’une antenne relais depuis un déménagement et s’il est possible également d’être reconnue RQTH partiel (environnemental)
Merci beaucoup. Bien cordialement.
Mme est il possible en invalidité. ALD. Pension d’invalidité. Dossier déposé à la M D P H. Une question est il possible de compléter son pouvoir d’achat. Existence t il des structures pour des personnes voulant essayer quelques heures par jour deux à trois heures par jour. Cordialement
Merci pour ces précisions